Verticale lance son appel de dossiers pour 2019—20 sous le thème « Clan, destinée & clandestinité ». Désignant à priori un regroupement de familles affiliées à un ancêtre commun, le clan évoque aussi toute communauté circonscrite de personnes qui se soutiennent entre elles. Pour en faire partie, il faut donc y être né ou y être admis. Malgré cette connotation hermétique, le clan peut toujours adopter de nouveaux venus et, si certaines cohortes sont plus étanches, plusieurs sont invitantes et ouvertes. Mais quels sont les critères pour faire partie du groupe ? Faut-il se soumettre à une initiation, à un processus de sélection, ou est-on d’emblée accepté grâce à des qualités qui nous sont inhérentes ? Dans tous les cas, deux conditions sont intrinsèques à la cohésion du clan : que le climat de confiance règne et que le noyau liant demeure. Si un de ces prérequis s’effrite, l’exclusion est alors possible.
Clandestinité et destinée sont intimement liées au clan. En effet, la confiance mutuelle qu’on s’y porte est un terrain propice au secret. Le clan peut adopter une attitude clandestine en œuvrant dans l’ombre à des activités parfois illicites, parfois bienveillantes (guérillas jardinières, services anonymes, etc.). Les membres d’un clan peuvent également prendre cette posture afin de protéger un des leurs, ou simplement pour ressentir le privilège de détenir un secret d’initié. Quant à l’ancrage et au soutien que nous offrent ces unions, ils orientent nos actions futures et permettent de concrétiser des projets. La force du nombre peut alors être mise à profit pour manifester la vision d’un destin commun (les coopératives, les groupes militants, les partis politiques). Toutefois, nous pouvons être amenés à cacher à notre clan une situation irrégulière pour ne pas vivre l’ostracisme et ainsi conserver notre place sur une voie déjà tracée. Nous pouvons également nous exclure nous-mêmes du groupe, par besoin ou par nécessité, afin de modifier notre destinée (immigration, famille, profession).
Les clans sont des cellules sociales universelles. Nous faisons tous partie d’un clan sous l’une ou l’autre de ses déclinaisons (que celui-ci se revendique comme tel ou non) : famille, cercle d’amis, groupe culturel, nation, classe sociale, association née d’une occupation ou une passion commune, club social ou sportif, résident d’un même quartier (voisinage), d’une ville, d’un pays, etc. Dans les milieux artistiques, on s’agglomère en collectifs de création, en atelier collectif, en regroupements professionnels et en centres d’artistes. Nous trouvons également une pluralité de clubs destinés aux artisans et à l’art populaire. À une ère accusée d’exacerber notre esprit individualiste, comment notre besoin d’appartenance vient-il contrecarrer notre tendance à suivre cette vague égotique ? Qu’est-ce qui nous pousse à nos regrouper sous une bannière commune ? S’il peut y avoir une certaine adversité entre les différents groupes, qu’en est-il des rencontres improbables entre deux clans qui semblent de prime abord éloignés ? En art, cela peut se traduire par la pluri/trans/interdisciplinarité, l’inclusion, la collaboration, etc.
VCA invite les artistes établi·e·s, en mi-carrière ou émergent·e·s à soumettre leur projet.
Présentement en transition vers des installations pérennes, VCA offre aux professionnel·le·s des arts de Laval et du Québec un cadre incomparable où élaborer leur processus de création dans une perspective critique ou poétique, en investissant un territoire donné. Pour lire sur l’historique, la mission et le mandat du centre, cliquez ici.
Dans un souci d’inclusivité et de meilleure représentativité, VCA encourage fortement le dépôt de dossiers d’artistes sous représenté·e·s ou peu représenté·e·s dans le milieu des arts.
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